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L’équipe de France s’est qualifiée mercredi soir pour le Mondial 2006 au terme d’une campagne d’éliminatoires difficile et stressante jusqu’au bout. Retour sur ces treize mois de compétition avec ses moments difficiles et joyeux. Première partie (septembre 2004 - mars 2005) : Les malheurs des Bleus
Juillet 2004 - Raymond Domenech entre en scène
En concurrence avec Jean Tigana, Laurent Blanc, René Girard, Bruno Metsu et Glenn Hoddle, Raymond Domenech est intronisé à la tête de l’équipe de France le lundi 12 juillet 2004. « Un grand moment de bonheur », expliquait alors l’ancien sélectionneur des Espoirs. Tout en se projetant sur les mois à venir. « L’objectif premier sera de qualifier l’équipe de France pour la phase finale de la Coupe du Monde 2006 en Allemagne. Ensuite, il faudra essayer de la gagner. Une de mes fonctions sera de créer quelque chose autour de cette équipe pour qu’elle soit celle de tout le monde et que l’on prenne plaisir à la voir évoluer, à s’identifier à elle. Au-delà des résultats, ma mission sera aussi de recréer cette joie et donner du plaisir aux gens. » Un mois plus tard, les Bleus découvrent leur nouveau sélectionneur à l’occasion d’un match amical face à la Bosnie. Peguy Luyindula est le premier buteur de l’ère Domenech mais la France concède finalement le match nul.
Août et septembre 2004 – Makelele, Thuram et Zidane se retirent
Conscient du chantier qui se présente à lui, Raymond Domenech entend bien mettre tous les atouts de son côté. Car avant d’évoquer la qualification pour le Mondial 2006, il s’agit déjà de panser les plaies d’une Coupe du Monde 2002 et d’un Euro 2004 ratés. Il part donc en « croisade » et rencontre les cadres de l’équipe de France. A Turin, il essaie de convaincre Lilian Thuram de poursuivre l’aventure en Bleus. En vain. Même constat d’échec à Madrid où Zinédine Zidane annonce sa retraite internationale le 12 août. Début septembre, l’heure n’est pourtant déjà plus aux discussions. Les Bleus débutent leurs éliminatoires par un match nul face à Israël au Stade de France puis par une victoire étriquée face aux Iles Féroé. Ce dernier match se dispute d’ailleurs sans Claude Makelele, écarté et qui décide alors de prendre à son tour sa retraite internationale. Conclusion de Thierry Henry : « Il faut essayer de donner une âme à cette équipe. »
Octobre 2004 – Le clash Pires
« Je ne veux pas passer pour un rebelle. » Cette petite phrase de Robert Pires lancée à quelques jours de France-Eire aurait pu mettre un terme à une tension naissante entre le Gunner et Raymond Domenech. Les deux hommes se sont rencontrés auparavant du côté de Londres afin de dissiper tout malentendu. Mais finalement, il s’agira de la dernière apparition de l’ancien Marseillais à Clairefontaine. Après un nouveau match nul concédé au SDF, les Bleus se rendent en effet à Chypre et le sélectionneur titularise Pires. Mais pour le remplacer à la pause par Daniel Moreira. Furieux, le Gunner essaie alors de quitter le stade par ses propres moyens. Le divorce entre les deux hommes est scellé même si Domenech calme le jeu le lendemain. « Robert Pires fait partie du groupe et il a eu une réaction logique, normale et saine. Le contraire m’aurait inquiété. Maintenant, il n’est pas revenu sur le banc mais je ne me préoccupe pas de ça. » Sur le terrain, Wiltord et Henry se chargent d’offrir la victoire aux Bleus. Non sans mal.
Mars 2005 – Les malheurs de Trezeguet
Tenus en échec lors de matchs amicaux face à la Pologne et la Suède, les Bleus se retrouvent fin mars pour deux rendez-vous importants face à la Suisse et en Israël. Sans surprise, Robert Pires n’est pas convoqué par Raymond Domenech mais le sélectionneur refuse de parler des absents. Le rassemblement est en revanche marqué par l’apparition devant la presse de Fabien Barthez, plongé en pleine affaire du « crachat de Casablanca ». Le gardien des Bleus en profite pour confirmer sa retraite internationale après le Mondial 2006. Sur le terrain, l’équipe de France concède un nouveau match nul au Stade de France malgré trois énormes occasions signées David Trezeguet. Pas idéal avant de se rendre en Israël, co-leader du groupe 4 avec une équipe de France « qui attend toujours un déclic », dixit le buteur de la Juventus. Mais au lieu d’un déclic, Trezegol va voir rouge suite à un tacle de Benäim à la 77eme minute. Le héros de l’Euro 2000 se relève et met un petit coup de tête au défenseur israélien. Son but, inscrit à la 50eme minute de jeu et alors synonyme de victoire, ne rapportera finalement qu’un point aux Bleus, rejoints au score quelques instants plus tard. « Si on se qualifie pour la Coupe du Monde, ça sera dans la douleur », prédit alors Patrick Vieira. Il faut dire que les Bleus ont lâché des points à domicile face à leurs trois adversaires directs et qu’ils devront désormais se rendre en Irlande et en Suisse. « La vérité interviendra à la fin de ce mini-championnat, au mois d'octobre ou de novembre en cas de barrage », lâche en guise de conclusion Raymond Domenech.